mercredi 22 juin 2011

Les fables d'Esope et les vignettes qui illustrent ses éditions depuis le XVIIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle.


Frontispice et page de titre de l'édition de Paris, an VI (1798) avec 253 vignettes.


Je vais vous présenter aujourd'hui un livre qu'un ami bibliophile-libraire(*) a eu l'extrême gentillesse de me laisser entre les mains pour satisfaire ma curiosité et par la même occasion, je l'espère, la vôtre.

En effet, ce livre contient une illustration riche et très intéressante. Nous allons essayer d'y voir un peu plus clair en en faisant le descriptif précis accompagné de quelques photographies.


Portrait d’Ésope en frontispice de l'édition de Lons-le-Saunier, 1809.


Il s'agit donc d'une des nombreuses éditions d'un grand classique : Les fables d’Ésope, mises en français, avec le sens moral en quatre vers, et des figures à chaque fable. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de la vie d’Ésope, avec figures, et les quatrains de Benserade. Dédiée à la jeunesse. Cette édition a été donnée à Paris, chez Dugour, libraire, rue et maison Serpente, en l'an VI (soit 1798). C'est un volume de format in-12 (environ 17 x 10 cm) de 454 pages, y compris le frontispice gravé sur bois (portrait en pied d'Esope au milieu des animaux) et 5 feuillets non chiffrés de table des Fables. Concernant l'illustration du volume, on trouve donc tout d'abord au verso du premier feuillet avant le titre un frontispice gravé sur bois à pleine page représentant Esope mal conformé (bossu) au milieu des animaux, titré PORTRAIT D’ÉSOPE et avec un quatrain en dessous (voir photo), la page de titre imprimée en noir avec une petite vignette gravée sur bois représentant un pêcheur et sa femme (ou sa maîtresse... on ne sait pas...), la vie d’Ésope est elle illustrée d'un bandeau gravé sur bois pour le premier chapitre et de 27 vignettes à mi-page également gravées sur bois (non signées), les 225 fables sont chacune illustrées par une vignette de même format également gravées sur bois. Riche illustration donc de 253 gravures sur bois. En outre on trouve à la fin de presque chaque fable une petite vignette animalière pour l'essentiel.

Vignette naïve pour l'édition de Lons, 1809.


Vignette pour l'édition de Paris, an VI (1798).


J'ai pu localiser d'autres éditions à des dates proches (années 1787, 1789, 1809, etc), toutes illustrées par une série de vignettes du même ordre, bien qu'il semble que toutes les éditions rencontrées ne soient pas illustrées aussi richement pour chacune des fables.

Vignette pour l'édition de Lons, 1809.


Vignette pour l'édition de Paris, an VI (1798).


Personnellement je trouve cette illustration très intéressante et je m'interroge sur son origine. En effet, chaque fable, comme cela est annoncé, est accompagnée d'un quatrain de Benserade. Or il se trouve qu'Isaac de Benserade donna des quatrains pour accompagner les Fables d’Ésope en prose pour la première fois en 1678. Cette édition était illustrée de 219 vignettes gravées de Vincent et Pierre Le Sueur seraient-elles à l'origine de la suite gravée de notre édition de 1798 et des autres de 1787, 1789, 1809, etc ? Par ailleurs j'ai retrouvé mention d'une édition de 1718 également illustrée de la suite des 219 vignettes citées ci-avant.

Page de titre de l'édition de Lons, 1809.


Fiche de libraire pour l'édition de Rouen, an VI (1798).


A noter que le nombre de vignettes utilisées semble assez variable d'une édition à l'autre, ainsi, j'ai pu rencontrer une éditon de Rouen (chez les libraires), an VI (1798) également, mais illustrée de seulement 157 figures pour les 225 fables.



Page de titre de l'édition de Rouen, 1789, avec des vignettes.


Vous trouverez ci-dessus quelques pages reproduites d'après les éditions de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Vous pouvez notamment voir une édition de Lons-le-Saulnier, imprimée en 1809 avec des vignettes gravées sur bois mais très simplifiées et naïves, différentes de celles de notre exemplaire de 1798. Il semblerait donc qu'il existe plusieurs suites de gravures sur bois pour les Fables d’Ésope qui ont été utilisées entre la fin du XVIIe siècle et la première moitié du XIXe, montrant ainsi l'extrême popularité de ce texte.

Je fais appel à la richesse de vos bibliothèques et à votre perspicacité pour dénicher l'une ou l'autre de ses éditions populaires, voire de colportage pour certaines, aujourd'hui, finalement assez difficiles à trouver.

A vos tablettes,

Bonne journée, Bertrand Bibliomane moderne
(*) Librairie ancienne L'escalier des Sages, Eric Zink. 273 rue Saint denis, 92700 COLOMBES. Site internet : http://www.escalierdessages.com/

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