lundi 27 mars 2017

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lundi 20 mars 2017

La Trouvaille par Léo Larguier (1944). Petites Histoires pour bibliophiles. Editions Fournier, 1944.

 

LA TROUVAILLE

      Depuis plus de trente ans, M. Honoré Larivière (*) cherchait des bouquins dans les boîtes des quais et, lorsqu'il ne pleuvait pas, on était sûr de le rencontrer entre le pont Royal et le pont Sully. Il habitait rue Jacob et, depuis longtemps, il ne connaissait de la rive droite que le quai de la Mégisserie et celui de l'Hôtel-de-Ville, parce qu'on y trouvait des bouquinistes. Je le connaissais un peu. Il était assez sauvage mais de bonne compagnie, et nous échangions parfois quelques propos. Je savais qu'il entassait des milliers de volumes dans trois petites pièces sous les toits.
      Tous ses trésors étaient à l'abandon et parmi ces milliers de livres il eût été impossible de trouver, si l'on en avait eu besoin, le commode dictionnaire qui vous eût donné l'orthographe du mot chaos.
      D'autres hommes aiment le vin, les tableaux, les femmes, les honneurs ; lui ne chérissait que le papier imprimé, le vélin et le cuir plus doux que la soie de la plus belle épaule à sa main fine et toujours sale. Si l'on eût parlé devant lui d'une coiffe déchirée, il eût imaginé tout de suite, non pas un arrangement de dentelles et de rubans en mauvais état, mais la coiffe d'un antique tome. Il n'était pas bibliophile, mais bibliomane. Le bibliophile est en effet l'ami des livres, de quelques espèces de livres, pour bien dire ...
      M. Honoré Larivière aimait tous les bouquins, des plus éminents aux plus humbles, quand ils étaient vieux et vêtus de cuir pelé ou de vélin. Il n'accordait pas un regard aux modernes.
      Pourtant, cette après-midi d'avril déjà tiède, il découvrit dans une boîte une brochure en mauvais état qu'il acheta sans marchander, et, au grand étonnement du bouquiniste, au lieu de continuer sa promenade, il traversa la chaussée et alla s'installer à la terrasse d'un restaurant où l'on donnait aussi à boire.
      Il se fit servir un bock et, d'un doigt qui tremblait, il feuilletait le volume.
      Sur la couverture, dont il manquait un morceau, on lisait : Honoré Larivi..., et au-dessous, le titre en caractères fanés : Roses et Soucis.
      M. Larivière mit précieusement ce petit livre dans sa poche. Jamais il n'avait fait pareille trouvaille. Il avait publié cela, à ses frais, vers sa vingt-cinquième année. L'éditeur avait disparu et le vieil amateur de bouquins avait depuis longtemps égaré l'exemplaire qu'il possédait. Emu, il rejeta derrière son oreille une mèche de cheveux blancs que le vent ébouriffait et il demeura là jusqu'au crépuscule. Lorsqu'il se leva, le garçon du petit café le regarda avec quelque ironie, parce qu'il laissait cinq francs de pourboire et qu'il n'avait pas touché à son verre.


Léo Larguier, Petites Histoires pour bibliophiles. Editions Fournier, 1944.


(*) Pour la petite histoire, une simple recherche dans le catalogue collectif de France (bibliothèques en ligne) ne donne aucun résultat sur cet auteur bibliomane qui a dû être inventé par Léo Larguier, sans doute en partant d'une historiette réelle comme il le faisait souvent.

vendredi 17 mars 2017

La Sphinge rejoint le patrimoine du Musée Rops. Une belle nouvelle pour tous les Ropsiens !


Copyright Musée Félicien Rops

 © Musée Félicien Rops
 © Musée Félicien Rops
 © Musée Félicien RopsLe Musée Félicien Rops accueille dans ses collections une nouvelle pièce d'exception: "La Sphinge". Cette oeuvre fut réalisée par Rops à la demande de l'éditeur Lemerre à Paris.

C’est une pièce exceptionnelle pour sa rareté, ses qualités techniques et son contenu symbolique (satanique) qui, avec "La Sphinge" (ou "Le sphinx"), vient d’intégrer le déjà riche patrimoine du Musée Félicien Rops à Namur. Une acquisition rendue possible grâce à l’intervention de la Fondation Roi Baudouin. En décembre dernier, un collectionneur privé faisait savoir au musée qu’il souhaitait se défaire d’un dessin de l’artiste namurois. Une œuvre – "La Sphinge" – bien connue des conservateurs de l’œuvre de Rops puisque souvent prêtée pour des expositions tant en Belgique qu’à l’étranger. Pour acquérir cette gouache avec aquarelle et crayon de couleurs, dont on ne connaît à ce jour qu’un seul et unique exemplaire, l’appui de la Fondation Roi Baudouin était essentiel.

En effet, si le collectionneur belge avait clairement souhaité que cette œuvre, datée de 1882, rejoigne les collections du Musée Rops, encore fallait-il satisfaire à ses exigences financières. Une transaction d’un montant de 95.000 euros fut rapidement conclue avec la Fondation "permettant ainsi de conserver cette gouache en Belgique, sous la forme d’un dépôt long terme, dans les collections du musée namurois", se félicitait hier Dominique Allard, directeur de la Fondation.

Cette œuvre, dont le Musée d’Orsay détient une copie mais en noir et blanc, fut réalisée par Rops à la demande de l’éditeur Lemerre à Paris pour illustrer la réédition des neuf nouvelles des "Diaboliques" de Jules Barbey d’Aurevilly, écrivain dandy et décadent, bien dans l’esprit de cet art fin-de-siècle.

La sphinge, créature mi-femme, mi-animal, est très souvent représentée dans l’imaginaire de cette époque. On notera d’ailleurs que Rops a utilisé à plusieurs reprises la Sphinge dans ses dessins, notamment pour la "Dame au pantin", autre œuvre acquise également via la Fondation par le musée namurois, ou encore sur l’emblème de la Société internationale des Aquafortistes qu’il fonda en 1869.

Source: L'Echo

Adresse d'origine : http://www.lecho.be/culture/marche-de-l-art/La-Sphinge-rejoint-le-patrimoine-du-Musee-Rops/9871032?ckc=1&ts=1489756832 consulté le 17 mars 2017

vendredi 10 mars 2017

Les entretiens de Voiture et Costar (1654). L'exemplaire de l'avocat manceau Claude Blondeau, par Rantanplan


En 1654 parait chez Augustin Courbé un recueil des échanges entre Voiture et son grand défenseur Costar, surnommé parfois l'ombre de Voiture : Les entretiens de Monsieur de Voiture et de Monsieur Costar*.


Tout d'abord quelques mots, qui ne seront qu'un rappel, sur les deux personnages. Voiture et Costar ne fait pas référence à un quelconque député dans sa voiture de fonction (avec ou sans son attachée parlementaire) mais plutôt à Vincent Voiture et son adepte Pierre Costar.

Vincent Voiture (et non de Voiture ! Voiture rime bien évidemment avec roture) (1597-1648) est un écrivain précieux, fin, spirituel, incontournable de son époque et qui a finalement peu publié de son vivant. C'est donc logiquement que ses œuvres furent publiées après sa mort, en 1650. Il est à l'origine d'une querelle littéraire comme le XVIIe siècle les aimait : la querelle des jobelins et des uranistes. Elle est issue de la publication du Sonnet de Job par Benserade et du Sonnet d'Uranie par Voiture. La cour était partagée entre les deux. De manière générale, les femmes soutenaient Voiture : la duchesse de Longueville, les marquises de Montausier et de Sablé, et même sa sœur !

Pierre Costar (1603-1660) est un petit homme de lettres ayant surtout vécu dans l'ombre des grands de son époque : Ménage, Balzac et surtout Voiture. Quand les œuvres paraissent en 1650, Paul Thomas de Girac attaque l'édition, due à Etienne Martin de Pinchesne, neveu de Voiture. Costar prend bien entendu la défense de l'édition et cela lui vaut l'estime de Pinchesne. Il faut d'ailleurs noter dans l'ouvrage présenté ici le Sonnet du neveu de Mr de Voiture à Monsieur Costar.

Vraisemblablement, Costar prit une Voiture pour Le Mans rapidement après la mort de celui-ci, ce qui ne l'empêcha pas de se faire tailler un Costar lors de la querelle. Il envoyait des chapons et des gélinottes à Pinchesne qui faisait ainsi de bons repas à Paris. Tout cela est très bien raconté dans un ouvrage de 1907 : Poètes et goinfres du XVIIe siècle. La chronique des chapons et gélinottes du Mans. 

Venons en rapidement à l'ouvrage. Il est constitué de deux parties, après l'épître et le sonnet : les entretiens (jusqu'à la page 445) puis les billets. Tout cela donne un ensemble cohérent et révélateur des rapports Voiture/Costar (maître/disciple).

L'exemplaire que nous présentons ici est intéressant à plusieurs niveaux. Tout d'abord les propriétaires successifs connus : 
  • Claude Blondeau (mort en 1680), avocat du Mans. Dédicace de l'auteur à Blondeau et ex-libris autographe sous le frontispice. Il existe toujours une rue Blondeau au Mans.
  • L'Oratoire du Mans. Ex-dono de Blondeau à l'Oratoire. L'ordre s'installe au Mans en 1599, y ouvre un collège, qui deviendra très réputé, et disparaît en 1792. On peut légitimement penser que le livre y est resté jusqu'à cette date. Aujourd'hui, les bâtiments sont occupés par le lycée Montesquieu.
  • Edme Hermitte, bibliophile du début du XXe siècle. Ex-libris sur le contreplat. On le connaît aussi sous le nom Edme-Pierre Hermitte et il a publié quelques petits ouvrages. Il était directeur de la Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie (BNCI) et habitait place Miremont à Vienne (38 Isère), selon une note en garde.
  • Rantanplan, bibliophile du début du XXIe siècle.



L'ouvrage comporte donc cette dédicace sur la garde :

Pour Monsieur
BLONDEAU
Par son très humble 
Serviteur Costar


L'ouvrage est parsemé de croix à l'encre et au crayon, anciennes. Rantanplan se plait à penser que ce sont là des notes de lectures de Blondeau qui a voulu mettre en valeur quelques phrases qui lui ont paru plus intéressantes. Etant donné que le seul propriétaire particulier avant la révolution est Blondeau, cela semble logique.



Voici quelques phrases qui ont donc plu à Blondeau, avec l'orthographe actuelle : 
  • Voiture citant Tertulien sur la robe du paon : "elle n'est jamais la même, mais elle est toujours différente, quoi qu'elle soit toujours la même, quand elle parait différente ; etc.,  en un mot, il semble que le paon change de queue toutes les fois qu'il la remue."**
  • Costar à Voiture : "Et certes, MONSIEUR, votre raison fait si vite tout ce qu'elle doit faire, que la mienne viendrait trop tard à son secours."
  • id., avant de citer Pline : "Je pourrais finir bien à propos en cet endroit, etc., tomber dans le serviteur très-humble, d'une chute aussi juste que l'est celle de vos merveilleux Rondeaux."
  • id., sur les Grâces et les Muses : "Avec les autres, elles sont fantasques comme des mules ; etc., la plupart du temps, ceux qui les recherchent davantage, ce sont ceux qu'elles fuient le plus."
  • id., en répondant à Voiture qui lui a envoyé des vers où l'on fait rimer Voiture et roture : "il y a des noblesses de plus d'une sorte : La noblesse du sang est du dernier ordre; celles de l'esprit etc., du cœur sont au dessus d'elle."
Bonne journée, 
Rantanplan

Paris, Courbé, 1654. In-4, frontispice (26)pp 567pp 1bl. (10)pp. Frontispice par François Chauveau, gravé par Nicolas Regnesson. Chauveau est surtout connu pour ses vignettes de la première édition des fables de La Fontaine et fait partie des 4 graveurs parmi les hommes illustre de Perrault.

** Non, vous êtes toujours sur le Bibliomane moderne, vous n'êtes pas passé sur Librairie-Curiosa !!

mercredi 8 mars 2017

Hélie Josset (1636?-1711?), un imprimeur-libraire chez les jansénistes. Quelques pistes pour le pister !


L'arrivée récente d'une série de volumes sur mes rayonnages m'a forcé à m'intéresser à un libraire du XVIIe siècle que je n'avais finalement pas ou peu croisé depuis une vingtaine d'années. C'était donc l'occasion de m'y intéresser de plus près.

Il s'agit d'Hélie Josset. Le site data.bnf.fr qui regroupe bon nombre de biographies concernant libraires et imprimeurs des siècles passés nous fournit quelques précieuses informations :

En mai 1646 il entre en apprentissage pour 5 ans chez le libraire parisien Jean Pillé puis passe chez Nicolas Portier en février 1650. Il est reçu libraire le 11 mars 1660 et imprimeur en 1686. Il est âgé de 65 ans lors de l'enquête de novembre-décembre 1701. Il serait mort avant mai 1711, date à laquelle son gendre Louis Josse et Charles I Robustel rachètent son fonds de librairie à sa veuve Jeanne Pulliot. Des éditions paraissent encore à l'adresse : "De la boutique de feu M. Josset... chez Louis Josse... et Charles (I) Robustel (ou : chez Guillaume (III) Cavelier)" jusqu'en 1719 au moins. La mention "Du fonds de feu M. Josset" figure encore sur les publications de Jean-François Josse et Charles-Jean-Baptiste Delespine, repreneurs de ce fonds, jusqu'en 1740 au moins. L'activité de sa Veuve est attestée de 1712 à 1725 environ.

Seconde marque du libraire Hélie Josset

Sa devise, comme nous pouvons le voir sur sa marque reproduite ci-dessus est : CANDOR ET ODOR. C'est à dire, de manière littérale, éclat ou blancheur ou luminosité et senteur, parfum, odeur. Étrange devise à vrai dire.

Quel était le métier d'Hélie Josset ? Quelles étaient ses spécialités ? Libraire puis imprimeur comme nous l'indique le site de la Bnf. Ses spécialités étaient avant tout les livres de piété. La religion était à vrai dire tout son fond de commerce.

Nous avons sous les yeux les volumes de l'Année Chrétienne du Père Le Tourneux ou Letourneux publiés entre 1685 et 1694 (pour ce qui concerne les volumes que nous avons). Tous les volumes ont été publiés par Hélie Josset.  Tous portent la même marque. Josset possède le privilège pour cette Année Chrétienne depuis 1682. Le premier volume de la série que nous avons porte la mention de troisième édition. A ce que nous avons pu constater, rien que cette série l'Année Chrétienne a été imprimé de très nombreuses fois dès la parution du premier volume et ce jusqu'aux derniers parus dans les premières années du XVIIIe siècle et encore publiés par Hélie Josset. Etant libraire depuis seulement 1686 on peut supposer que ce n'est pas lui a imprimé les premiers volumes de l'Année Chrétienne. Les volumes ne portent d'ailleurs aucun mention d'imprimeur.


Première marque du libraire Hélie Josset


Parmi les autres ouvrages publiés par Hélie Josset citons : Le Nouveau traité de la civilité qui se pratique en France, parmi les honnêtes gens (1671), par Antoine de Courtin, ouvrage qui connut un grand succès et un grand nombre de réimpressions (probablement de nombreuses chez Josset lui-même) ; du même auteur, un Traité de la jalousie ou moyen d'entretenir la paix dans le mariage (1674) ; un Traité de l'Oraison divisé en 7 livres (1680 et 1684) ; des Instructions Chrétiennes sur les Sacrements et sur les Cérémonies, avec lesquelles l'Eglise les administre (1686) ; Le Pseautier de David, traduit en françois : Avec des notes courtes, tirées de S. Augustin des autres Pères. Septième édition. Corrigée augmentée des cantiques de l'Eglise, avec des notes tirées des Saints Pères (1689).

Dans le tome VII de l'Année Chrétienne (seconde édition, 1694) on trouve la fin du volume le catalogue des livres publiés par le sieur Hélie Josset. Nous le reproduisons ci-dessous :







Livres qui se vendent chez Hélie Josset,
Libraire rue Saint-Jacques, à la Fleur de Lys d'Or, à Paris.


On note outre les ouvrages de Courtin déjà cités L'Art de bien employer le temps en toutes sortes de conditions. Différents Catéchismes, des Homélies, des Conduites Chrétiennes, un Traité de la Messe. Il publie les ouvrages de Monsieur Nicole (théologien janséniste), ceux d'un certain M. D. B. F. (je n'ai pas trouvé de qui il s'agit) et ceux de Monsieur Le Tourneux comme nous avons dit, en très grand nombre. Monsieur Le Tourneux était également un janséniste prosélyte. On trouve également au catalogue d'Hélie Josset les traductions françaises par Pierre Le Petit. Soit plus d'une quarantaine d'ouvrages de religions, tous ou presque fortement teintés de jansénisme. On sait qu'il publia également les livres jansénistes du Père Pasquier Quesnel, notamment La souveraineté des rois défendue contre l'Histoire Latine de Melchior Leydecker Calviniste, par lui appelée Histoire du Jansénisme (1704).

Après la mort du libraire Hélie Josset


Sachant que la plupart de ces ouvrages furent de véritables succès de librairie, totalement dans l'air du temps et touchant le plus grand nombre des dévots et autres, nul doute que le Sieur Hélie Josset fut financièrement très confortablement installé tout au long de sa carrière.

Il faut noter également que la fameuse Année Chrétienne de Le Tourneux fut mise à l'index par Rome ! Un livre d'église pourtant mais qui ne devait pas faire l'unanimité, notamment les Explications des Évangiles ou l'Abrégé de la vie des Saints qu'elle contient. A moins que ce ne soit la Messe qui n'était pas du goût des censeurs apostoliques et romains. D'autres avance qu'elle a été mise à l'Index (en 1695) parce qu'elle se trouvait en beaucoup trop de mains ! En clair, il fallait arrêter de laisser se répandre les idées jansénistes dans tout le Royaume de France et au-delà. Quoi qu'il en soit cela ne semble pas avoir posé de problème à Hélie Josset qui continua à l'éditer.

La succession d'Hélie Josset semble dater des années 1712, moment où les pages de titres changent d'adresse. On lit par exemple En la boutique d'Elie Josset chez Guillaume Cavelier fils, sur une page de titre datée de 1712. On peut penser qu'il restait tant de livres (en nombre d'exemplaires) dans le fonds d'Hélie Josset, que plusieurs libraires achetèrent le fonds et se le partagèrent pour l'écouler sur des années durant.

Il faudrait retrouver les minutes notariales et l'inventaire après décès du libraire pour savoir à quel point celui-ci avait ou non fait fortune avec l'aide de Dieu et des Jansénistes.

Mais plaie d'argent n'est pas mortelle, surtout quand il s'agit de guérir les plaies du Seigneur. Gageons seulement que Josset, moins connu que Claude Barbin (libraire contemporain) qui édita les plus grands noms de la littérature française, fut plus heureux en affaires (voir notre article Barbin publié en 2008 ... cela ne rajeunit pas).

Encore un détail. La série de l'Année Chrétienne que nous avons en mains est superbement reliée à la Duseuil (Du Seuil), à l'époque. Par qui ? Les exemplaires de l'Année Chrétienne vendus par Josset étaient prisés 36 livres les 12 volumes à son catalogue. Brochés ? Reliés ? Très certainement brochés ou alors en reliure simple de basane. Mais en maroquin à la Duseuil ? C'est une autre histoire. Josset avait-il un relieur attitré pour ces volumes qui sortaient par milliers de son officine. Encore une question qui restera sans doute longtemps sans réponse.

Amen.

Bonne soirée,
Bertrand Bibliomane moderne

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